Le jeune Antonin Jeanson, ou Antigone pour les mordus, n’a plus à faire ses preuves, depuis 3 ans déjà, il s’est fait une place au soleil dans la sphère techno française. Ayant déjà à son actif plusieurs sorties sur les labels Construct Re-form, Concrete Music, Children Of Tomorrow ou Ars Mechanica, il nous livre un bel EP baptisé d’un titre qui préfigure à merveille ce qu’il y a dedans : « And When The Sky Was Opened »…
Quand on découvre un morceau d’Antigone (pas le personnage torturé de la tragédie grecque, quoique l’on pourrait opérer un subtil rapprochement), il s’agit de se laisser investir par la cadence savamment orchestrée de la bass-line. À l’instar de la tragédie, il déroule son intrigue, ses nappes fantômatiques (très certainement inspirées par son goût pour les films de science-fiction) qui vous laissent d’abord extatique avant de vous prendre par la main pour vous emmener dans un songe.
Le rythme met dans le bain dès la première minute, tout en laissant de courts répits au destinataire pour qu’il se mette en jambes. Il annonce ensuite la couleur lorsqu’un son éthéré semble surgir de nulle part, puis est à nouveau submergé par le retour de la ligne de basse, présente mais qui se fait étonnament oublier tant la mélodie vous irradie.
Une fois le morceau parvenu à son apothéose, la lenteur de ces sonorités mêlée à la persistance et à l’efficacité de la rythmique laisse l’auditeur pantois, et quand ça se termine, on est triste, comme à la fin d’une tragédie.
Zadig, le boss du label a qualifié les goûts de son poulain d’« onirique », si l’on observe la définition basique du terme: « ce qui a trait aux rêves », cette désignation lui va comme un gant.
Sigismond