Il y a parfois des nouvelles à la fois réjouissantes et malheureuses. La sortie de l’excellent triple album « Genesis » de Daniel Stefanik sur Statik Entertainment en est le triste exemple. En effet, cette dernière release sonne la fin de 20 années de durs et loyaux services pour ce label assez obscure provenant de Leipzig, à produire sur support physique une techno deep et dub. L’annonce faite n’est pas réellement une surprise car la régularité de 3 ou 4 pressages annuels a été stoppée en 2012. Il semble que la production se soit en partie déplacée sur un label parent sous forme digitale : Instabil.
Cet album se compose de plusieurs influences bien que celle de Jeff Mills ressorte particulièrement. La comparaison prend tout son sens avec « Sad Sweet Strange » ou « Terra Incognita », que ce soit par le côté hypnotique des boucles rythmiques, ou tout simplement par les sonorités multiples. Pour « Backyard Soul », ce serait plutôt le côté acid d’un Plastikman sur Mute. On trouve également plusieurs morceaux de transition. On replonge là dans du Djax Up Beats ou du Peacefrog, deux labels « old but gold » qui appréciaient intégrer ce genre de morceaux d’ambiance, souvent plus expérimentaux. Pour « Lifted », on cottoie du Johannes Heil avec ses lignes de basses torturées. « Reverting » serait le mix entre un Samuel L Session pour les percussions et un Red 2 de Dave Clarke pour les chords, autrement dit, çà envoie !
La conclusion est donc assez évidente. ce triple album vinyle est remarquable car il n’est pas lassant. Il a une touche indéniable oldschool, certes pas aussi rapide, brutale ou agressive que ne pouvait l’être la musique techno il y a 15 ou 20 ans. Avec « Genesis », Daniel Stefanik qui a activement contribué tout au long de la vie de Statik Entertainment, vient ainsi clôre de jolie manière l’existence d’un label discret mais respecté.