Trois EP, un concept… idée du label Concrete Music pour nous présenter ses trois dernières sorties, intitulés sobrement Textures 3PM, 4AM et 7AM.
Rien de compliqué, trois maxis qui sont censés être joués à l’heure indiquée sur le macaron. Pour ceux qui auraient une aversion pour la langue de Shakespeare, 3 heures de l’aprem, 4 et 7 heures du matin. Des horaires qui ont notamment participé à construire le mythe de l’un des clubs les plus réputés de Paris.
Pour l’heure, on éludera les deux premiers pour ne s’intéresser qu’à 7AM. En conclusion ou en ouverture, taillés pour l’aube, les quatre morceaux du disque retranscrivent parfaitement l’heure choisie. A la production, on retrouve les français Lowris et Lazare Hoche, l’anglais Matthew Herbert et l’américain Chris Mitchell.
Ce dernier se charge d’ouvrir les hostilités avec un morceau deep house qui transpire les influences de Detroit et Chicago. Malgré le fait qu’il n’en soit pas originaire (natif de Tampa en Floride), Chris Mitchell est notamment la moitié de Modular One avec Patrice Scott (Detroit) et co-fondateur du label Vanguard Sound avec Amir Alexander (Chicago). Synthé planant et boite à rythme à la Omar S, Parallel Symbiotic est sans aucun doute le morceau qui sonne le plus analo des quatre. Une parfaite entrée en matière.
A l’instar de S3A sur 3PM et Antigone sur 4AM, Lowris, également résident de la barge, a été invité à produire un titre pour le 7AM. Le jeune producteur français, co-fondateur de Æternum Music, n’a rien à envier à son homologue américain. C_crete se révèle plus deep que le track précédent avec son vocal minimaliste et répétitif, ses nappes hypnotiques et un ensemble de détails sonores créant de la densité, de la profondeur pour un morceau totalement lancinant. Exercice réussi pour Lowris qui a exploité au mieux le terme de texture dans cet EP.
La face B accueille le doyen de 7AM, à savoir Matthew Herbert. Alors que les trois autres ont commencé à produire au début de cette décennie, l’anglais débute au milieu des années 90. Malgré la génération qui le sépare des autres, Matthew Herbert prouve avec Earthenware toute la vitalité de sa production. Un des tracks les plus dancefloor de l’EP avec notamment sa basse musclée et ses sonorités qui lorgnent quelque part entre l’Afrique et les Caraibes. un titre chaleureux et généreux qui accordera tout le monde les premiers rayons de soleil venus !
Enfin, Lazare Hoche, fondateur du label éponyme et co-fondateur du sous-label Oscillat Music avec son compère Malin Génie mais aussi Samuel André Madsen. Le français parvient avec ce titre à faire la synthèse de sa courte carrière. De belles nappes à la Mandar, inspirées par une deep house à la Pépé Bradock, qui se lient parfaitement à une rythmique plus soutenue que l’on retrouve habituellement dans ses productions sous son pseudonyme Lazare Hoche.
Chronique rédigée par AMDB.