« On est dans un château ! » La phrase retentira plusieurs fois pendant ces cinq jours de festival, lorsque la fatigue vous donne envie de partir ou lorsqu’on commence à s’ennuyer un peu. Peut-être un rappel en fait, de la chance de vivre une telle expérience.
Donato Dozzy, Regis, Function, Ben Klock, Marcel Dettmann, et Vatican Shadow composaient une affiche alléchante, mais si on ajoute que le Festival Forte se déroule dans une forteresse gigantesque en haut d’une colline qui surplombe un village médiéval avec une vue sur la campagne portugaise… il est alors difficile de résister à la tentation de sauter dans un covoiturage de Toulouse pour aller en teuf pendant quelques jours…
Jour 1 :
Un peu fatiguée par le voyage, je me sens revigorée lorsque le site apparaît. En effet c’est la surprise d’entrée, les photos laissaient imaginer quelque chose de beau et ancien mais pas un truc pareil. On traverse un village mignon pour emprunter un escalator (!) qui amène au pied des remparts. À l’intérieur, une chapelle, des bars, quelques food trucks, et surtout une belle scène sur laquelle Robert Henke est en train de projeter des rayons lasers et de jouer en live pour l’ouverture du festival, le résultat est malade ! Je suis ensuite contente d’entendre Paul Kalkbrenner, on se balade un peu, il n’y a qu’une seule scène mais une grande partie « parc » où l’on peut chill un peu et s’asseoir, le lieu est fantastique et on peut se poser à droite et à gauche, il y a même des baby-foots à disposition !
Jour 2 :
Le jour 2 est le plus intéressant à mes yeux. Contrairement à la soirée précédente, il n’y a pas de minimale/tech house, mais l’un des plus beaux line up techno possible. Vatican Shadow que je n’avais jamais entendu avant monte sur scène et commence à jouer un set assez groovy en live, rapidement il perd la tête et commence à gesticuler dans tous les sens. Derrière lui, la tête gigantesque d’un bouc qui tourne, l’ensemble est fou, et j’ai l’impression de me retrouver au milieu d’une messe noire. Rarement vu et entendu quelque chose d’aussi dark et puissant !
Derrière, Luke Slater ne perd pas le fil et augmente le tempo pour un live de P.A.S qui retourne tout un public. Function lui aussi en live part plus doucement, et livre un set élégant et bien mental. Ben Klock qui vient clore la soirée balance pas mal de ses morceaux favoris du moment que je reconnais du Berghain, mais le set est excellent, tout le monde danse et lorsque vient le dernier morceau, la foule pleine d’énergie supplie pour un rappel.
Jour 3 :
J’accompagne mes amis pour aller voir Front 242, un groupe que je ne connaissais pas mais qui fait un show sympa avec des costumes en cuir, des poses et des danses en mode synchronisé. Un bon souvenir et une belle découverte ! Regis vient ensuite sortir un gros live bien sombre et industriel. Plus violent que Function son ancien collègue. Je commence à être vraiment fatiguée donc je fais de plus en plus de petites pauses, j’arrive quand même à bien danser sur Ellen Allien qui joue une bonne techno bien plus dure que d’habitude, avant que Donato Dozzy vienne terminer le festival en beauté.
Crédit photo : Damien Quinchard