Nous avons pu poser quelques questions aux mystérieux finlandais Trevor Deep Jr. pour faire plus ample connaissance avant son passage au Batofar pour Bastion ce soir. Derrière cet alias se trouvent en fait deux producteurs unis par la passion jazz. Ils partagent également une grande culture du djing transmise par leurs parents et une première passion pour le hip hop. Ils nous parlent de leurs collaborations, de leur label HTPY et de leurs projets à venir.

Tu es invité à jouer à Paris vendredi par Bastion, un collectif connu pour son implication dans la scène house.
Quel est ton sentiment avant ce gig ? A quoi peut-on s’attendre vendredi ?

J’ai un excellent feeling. C’est ma première fois à Paris, donc c’est très spécial. Ne vous attendez à rien à part de la profondeur. A chaque fois qu’on joue il n’y pas de limites, juste de la musique et une énergie brute. Donc soyez les bienvenus pour ce voyage et n’oubliez pas vos chaussons de danse !

Richard Zepezauer est un dénicheur de talents. Pourriez vous nous en dire un peu plus sur votre décision de travailler ensemble ?

C’est la musique qui nous a menée à travailler ensemble. Il adore notre musique depuis le début. Plus tard, on a décidé de faire un EP avec Nsyde.
Comme TDJ est originaire de Finlande et comme Richard est moitié hongrois, il y a indéniablement une connexion entre nous à part l’histoire. Le finlandais et le hongrois sont 2 langues très proches, même si on ne se comprend pas nous sommes un peu comme des âmes soeurs.

Votre première release était sur votre propre label HTPY en 2011. Il va de sonorités jazzy à africaines, des voix… Votre album TDJ sorti récemment montre aussi une fascination pour le jazz. D’où est-ce que ça vient? Es-tu musicien de jazz à l’origine ?

Je ne suis pas un musicien de jazz dans le sens traditionnel du terme, mais je me sens comme un musicien de jazz lorsque je produis.
La liberté du jazz est si belle, dans chaque morceau on essaie de capturer cette liberté, je suppose que nous sommes donc des musiciens de jazz. Le Jazz est pour nous l’équivalent de toutes les autres musiques en général, donc pour répondre : notre fascination pour la musique (jazz) vient de notre naissance. Nous devons remercier nos parents pour ça, nous sommes la seconde génération de DJs.

Sur votre album vous avez collaboré sur un morceau avec Niko Marks. Tu dois vraiment être fier de celui-ci…

Tellement fier. C’est un pionnier. Une légende pour nous. Il est là depuis tellement longtemps, il a travaillé avec tellement d’auteurs fondateurs de la dance  music.
Nous sommes bénis de l’avoir trouvé. C’est tellement important de travailler avec des personnes que tu apprécies, avec qui tu t’entends et que tu respectes. Il est le genre de personne avec qui tu veux continuer de travailler, et on le fera.

Vous avez sorti 2 tracks avec King Shorty, un sur l’EP Tapes chez Nsyde, l’autre sur l’album. Qui est King Shorty ?

Très drôle que tu en parles ! C’est vraiment un personnage. C’est comme notre petit frère et notre grand frère en même temps. Bien qu’il soit finlandais de sang, son esprit vit en Jamaïque. C’est un musicien local qui passe son temps libre à notre studio et qui parfois nous prête sa sagesse pour nos desseins. Plus de collaborations arrivent.

De ce que nous avons récemment compris, vous êtes en fait deux producteurs derrière Trevor Deep Jr. On s’est dit c’était sans doute la raison pour laquelle on sent beaucoup de diversité dans vos productions.  Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous deux?

Tu es sur la bonne voie ! Nous sommes meilleurs amis et bien entendu deux visions font accumuler de la variété. Mais ce n’est pas tout. Il y a aussi notre culture du djing et notre enthousiasme de collectionneurs de disques.
Nous cumulons à deux 40 ans de recherche, il y a donc donc beaucoup de variété et de styles couverts. Nous avons commencé tous les deux avec le hip-hop, c’est de là que nos goûts personnels ont évolué.

Que représente l’acronyme HPTY ?

Notre label a commencé comme une extension pour les soirées que nous faisions nommées “House Party Helsinki”. HPTY était en fait l’idée de notre graphiste. Nous voulions que notre label reflète dans un sens la vibe que ces vieux 7inches avaient. C’était aussi un truc visuel, c’est un peu un hommage à la dance music analogue.

Vous pensez ouvrir votre label à d’autres artistes ou ça restera un label exclusivement pour vos projets ?

Oui nous voulons l’ouvrir. Lil’ Tony, notre mentor et ami va bientôt avoir une sortie dessus.
Le plan est de sortir notre musique et juste de la bonne musique en général. Vous seriez surpris de ce qui est prévu en sorties prochaines. Peu importe la sortie, une bonne vibe est essentielle. On ne travaillera pas avec des gens qu’on n’aime pas en personne. Nous avons une approche plutôt sentimentale qu’orientée vers le captial.  “For the love of music that good people make.”

Des projets en cours ?

En fait il y en a plein. L’hiver en Finlande est si sombre et si long qu’il est essentiel de rester occupé. On produit des morceaux et des remixes pour quelques autres labels. Nous ne pouvons pas en dire plus pour le moment. Le prochain EP chez HTPY est en train de se faire. La sortie est prévue pour début 2016, et il y aura une nouvelle collaboration avec Niko Marks.
Nous prévoyons un live aussi pour que TDJ puisse se produire live en club dans un futur proche. Notre studio est un projet permanent, on peut toujours améliorer son propre son.