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Le jour se lève à peine sur Paris… et au dernier étage de son appartement du 9e arrondissement, Rone bascule de sa table de petit déjeuner dans une course effrénée tour à tour féerique et affolante aux pays des merveilles. Difficile de trouver meilleure introduction que la vidéo de « Spanish Breakfast », pour illustrer la relation fusionnelle entretenue par la musique de Rone (Erwan Castex) avec l’imaginaire. Son réalisateur, Vladimir Mavounia-Kouka, jeune prodige français du film d’animation et Erwan se connaissent depuis de longues années. L’un a choisi les partitions, l’autre, les story-boards mais cette première collaboration ne pouvait enfanter que d’une œuvre fantastique à l’image du rêve éveillé mis en musique par ce premier album. Entre-aperçu sur le label, Curle, avant de rejoindre InFiné et signé un premier Ep aérien, Rone (prononcez Rhone) s’est constitué une solide base d´aficionados, réconciliant 3D de Massive Attack, Ellen Allien avec la superstar Dj anglaise, Sasha. Au quotidien, Erwan Castex habille spectacles, court-métrages et publicités, mais lorsqu’il plonge dans ses propres compositions, Rone devient le guide d’un univers enchanté. Qu’est ce qui peut bien faire courir Rone ? Les distractions d’un petit déjeuner à l’espagnol, catapultant une electronica féerique vers des soleils orangés ? Un monticule de fraise, allégorie « pop » et gustative pour l´un des quartiers les plus colorés et agité de Paris ? Peut-être, le bercement progressif d`un bain de café dans les hauteurs nigériennes de l’« Aya Ama »… ou les ambiances vaporeuses d’une in « thé » rlude lunaire ? Non, plutôt les facéties d’un lapin blanc atteint de cécité et de cleptomanie ! Contraint à une course effrénée, Erwan pilote son auditeur vers des compositions plus dynamiques et épurées. Dans cet underground de production de masse, de performance, et de conformité, les versées sarcastiques d’Alain Damasio (auteur du best-seller de science fiction, « La Horde du Contrevent ») sur « Bora » s’impose dès lors comme un exutoire nécessaire à la survie de la création. De cette cité fast-food, aseptisée et mécanique, on retiendra pourtant le caractère jubilatoire et minimaliste de « Tasty City » et cette rencontre cuivrée et hypnotiques avec « La dame blanche » dans un Pigalle tricolore et pornographique. Une dernière bouffée aérienne en guise d´épilogue… la musique s´arrête… et voilà, notre auditeur de retour à la réalité.

At sunrise, stuck in the last floor of his apartment in Paris, with his elbow on the breakfast table, Rone sink into his dream and ventures into a Wonderland alternately fairy-tale and nightmarish. Hard to find a better illustration than the video-clip of “Spanish Breakfast” to introduce the melting relationship sustained by RONE`s music with imaginary realms. This first collaboration with French short-film boy wonder, Vladimir Mavounia-Kouka could only give birth to a Fantastic piece of work and a relevant visual metaphor for the daydreaming nature of this first album. After a first cut with Lucy on Curle last year, Rone signed a proper 12” on Agoria´s imprint InFiné. Ranking among his best supporters Massive Attack 3D, English superstar Deejays of the likes of Sasha, Lee Burridge and Dial´s or Border Community’s champions, his gliding “Bora EP” was a first tour-de-force, which reconciled electronic with indie amateurs. In everyday life, Erwan Castex is making soundscapes for exhibitions, adverts or short-films, but when he starts working on his own compositions, Rone becomes the guide of a enchanted world. But what makes Rone run? Some “Spanish Breakfast” entertainments? A catapult throwing juicy electronica towards orange-suns? A mound of strawberries, as pop and tasty allegory for “Belleville”, one of the most colourful and animated district of Paris? The progressive rocking of a coffee bath in the Nigerian highnesses of “Aya Ama” or the misty cosiness of the lunar in “tea” rlude? Not quite so. Rather the pranks of a blind and kleptomaniac white rabbit! Compelled in a breathless race, Rone drives us toward more dynamic and refined productions. In this underground of Mass-production, performance and conformity, the sarcasms of a French SF writer on “Bora” appears as a necessary release to the survival of creativity. From this sanitized and mechanical fast-food city emerge nonetheless the exulted and minimalist “Tasty City” and the hypnotic copper of “La Dame Blanche” in a three-coloured and pornographic Pigalle-like district. A last breathe of Fresh air as “Outro” – The music stops – and the listener is eventually back to reality.