On démarre par une envolée glitchée puis s’ajoutent un synthé vrombissant, des claps heurtés annonçant la tempête et très vite, une infrabasse feutrée et enveloppante adoubée d’un torrent de blips. Une entrée en matière soyeuse en somme, le premier track se nomme Sebastopol et incarne l’aube du premier long format de Skence : “Home”.
Nul besoin de dévoiler plus de détails sur l’intensité des quatre premiers morceaux, sinon qu’on sent la patte d’un producteur qui ne s’est pas cantonné à la simple case du beatmaking, pour nous créér un album immersif et complexe.
Après des centaines de morceaux produits, finis/diffusés ou non, mais aussi des bandes originales de documentaires et courts métrages, un EP de 6 pistes qui annonçait la couleur au mois de Mars, des lives abstract sous son alias Skence et jams micro-house avec ses compères du MJC Soundsystem, le compositeur Nantais dévoile le fruit de deux longues années de conception, pour donner un ensemble abouti, riche en sonorités et en exercices de style prodigieusement réussis.
On y trouve “The Traitor”, une merveille de hip hop glitché qui nous fait penser à du Captain Murphy en moins destroy, avec un featuring vocal de Calvin Davey du plus bel effet ; ou encore le titre éponyme, “Home”, un morceau profond avec une voix entêtante à souhait.
Loin de nous la volonté de décrire platement l’ensemble des tracks, le LP s’écoute comme un voyage concrèt et surtout spirituel. Certaines pistes sont des tornades abstract quand d’autres sont percussives et “moogistiques” en 4/4, loin du format d’une beat tape et des simples bouclettes.
Cet album lui ouvre également une série de dates en France, à commencer par une release party au Social Club le 17 décembre ; et au Chabada en janvier 2016 en compagnie de l’illustre 20syl (Hocus Pocus / C2C), le collectif nantais Delaboucle et Cotton Claw.