Synthek a commencé à faire de la musique avec son partenaire Audiolouis en 2012, alors qu’il venait juste de revenir dans son Italie natale après deux années passées à Londres. Cette collaboration vient de les mener à la sortie de leur premier album « Unwise » chez Natch Records.
« Nous étions amis depuis longtemps, et tout a commencé un peu comme une blague. Nous sommes allés en studio et finalement les trois morceaux que nous avons faits nous ont plu. Nous avons essayé de les envoyer à des labels, mais c’est toujours dur quand on est jeune et qu’on débute d’attirer leur attention. »
C’est ainsi que tout a commencé, la création du label Natch Records leur a permis de sortir leurs morceaux, et leur a surtout donné une plateforme où ils ont décidé de travailler avec de jeunes talents. « Faire quelque chose d’un peu différent » me précise-t-il, alors que nous discutons de Berlin où ils vivent depuis deux ans. « C’est possible ici, car les gens ne font pas attention à votre nom, ce n’est pas comme en Italie, ici ils font attention à la qualité, au projet. »
Curieusement Synthek joue la plupart du temps seul, il explique être avant tout un DJ, alors qu’Audiolouis serait plus un musicien. « Dans le studio nous nous complémentions vraiment, on a le temps en studio de trouver une solution, mais sur scène ce n’est pas la même chose, les décisions doivent se faire très rapidement. »
Questionné sur leur album, il me déclare qu’avant toute chose ils en ont eu assez de faire des morceaux dancefloor, qu’ils avaient besoin d’un nouveau challenge. Lorsqu’ils ont débuté leur travail sur « Unwise », ils ont tout d’abord changé de méthode. Il me montre alors excité comme un enfant les différentes machines de son studio tout en m’expliquant leurs rôles.
« Nous sommes passés sur du matériel analogique, et nous avons commencé chaque morceaux en nous concentrant sur les ambiances, les atmosphères, avant de travailler sur le beat. C’était une toute nouvelle approche, et nous sommes très heureux d’avoir réussi à atteindre quelque chose de nouveau. »
C’est donc pour eux une étape de franchie, ou comme ils ont pu le qualifier auparavant, un pas vers une certaine maturité. Logiquement nous en arrivons à évoquer Natch Records, label qu’il dirige conjointement avec Audiolouis et Jacopo, du contrôle et de la prise de risque avec la sortie de leur LP.
« Effectivement c’était un geste fort et coûteux de le sortir nous-mêmes. Nous en avons parlé, et nous avons décidé de le faire car nous croyons en notre label, et nous croyons en cet album. C’est un travail d’un an, une année pendant laquelle nous avons créé pas moins de soixante morceaux pour finalement en arriver à douze. C’est notre vision de la techno, la vision que nous avons pour notre label, et une pierre angulaire pour la suite. »
Ce ne sont pas les projets qui lui manquent, la sortie d’un remix de l’album a déjà été annoncée sur Natch, avec en prévision pas moins que Polar Inertia, Antigone, et Sleeparchive en remixers. De son côté en solo, il s’occupe depuis quelques mois de la soirée New Faces au légendaire Tresor, dont le concept est de donner une chance à des inconnus de jouer dans le décor apocalyptique du club une fois par mois.
« Je n’aurais même pas pu rêver qu’on me donne une telle opportunité. On peut me contacter par un formulaire et j’écoute et choisis qui jouera à la soirée dont je joue toujours le set de fin. »
Se produire en live avec Audiolouis lui trotte aussi dans l’esprit, ainsi que de produire lui-même, et de travailler avec Studio R. On peut vraiment sentir que Synthek a faim de challenges, de nouveautés, qu’il a besoin d’avancer et de ne pas s’enfermer dans une certaine facilité, nous en arrivons à son « dégoût » de l’Italie, et il me précise vouloir rester fidèle à l’underground.
« Pour moi l’underground est une question de mentalité, payer son entrée pas cher, avoir de la bonne musique, se faire plaisir dans une bonne ambiance. En Italie c’est trop une question d’argent, trop une question de business. » Avant de conclure : « Nous voulions montrer ce dont nous sommes capables, faire quelque chose de différent, car un album pour nous ne peut pas être une succession de bangers. Maintenant il est temps de prendre une petite pause avant d’envisager la suite. »
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Synthek & Audioluis
Unwise [Natch Records]
12″ – Digital
date de sortie : 07/07/2014
![IS 187 - Break SL [Philpot, Uncanny Valley]](http://www.inputselector.fr/wp-content/uploads/2014/07/IS-187-Break-SL-Philpot-Uncanny-Valley1-150x150.jpg)
