Aujourd’hui nous reçevons le néerlandais Tripeo, plus connu sous le nom de Darko Esser. Boss des labels Wolfskuil Records, sa sous entité Balans et désormais Tripeo, on peut le retrouver sur des labels tels qu’Ovum, Curle, Signaletik ou encore Perc Trax. Il nous fait l’honneur de poursuivre la série des podcasts avec un set enregistré à Amsterdam et a répondu à quelques questions pour nous.
Quelles sont les étapes majeures de votre carrière ?
On commence avec une question difficile haha… Rétrospectivement je dirais que l’étape majeure a eu lieu en 1996 lorsqu’on m’a offert le poste de « programmateur de dance music » d’un club, le Simplon à Groninge. J’ai arrêté mes études peu après pour poursuivre pleinement une carrière dans le monde de la musique. Ça n’avait pas vraiment d’importance pour moi d’être sur scène ou à l’arrière, tant que cela me permettait d’être créatif. C’était la première réelle opportunité de m’impliquer professionnellement dans la musique. D’autres étapes importantes ont été entre autres mon album avec lequel j’ai vraiment exprimé quelque chose de personnel dans un son, puis le moment où j’ai été embauché en tant que booker pour Doornroosje, et enfin quand j’ai commencé mes labels comme Tripeo.
Comment gérez vous Wolfskuil, Wolfskuil Ltd, Balans ? Dans quelles directions voulez-vous qu’ils aillent ?
Je m’occupe du A&R, de la production, de la comptabilité moi-même. Cela semble représenter beaucoup de travail pour une personne, mais après plus de dix ans cela devient plus simple avec l’expérience. NEWS est en charge de la distribution (vinyle & digitale) de mes différents projets, et je travaille avec Exclusive Promo pour la promotion de mes disques. Musicalement, la politique a toujours été la même : je veux sortir de la musique que j’aime et que je sens, sans tenir compte du style, et de préférence avec des personnes avec lesquelles je ressens une connexion humaine. C’est finalement assez simple, il n’y a pas de grand plan, ou de philosophie.
DJ, producteur, chef d’un label, directeur de programmation pour un club, vous travaillez vraiment beaucoup. On pourrait y voir des activités complémentaires, mais est-ce que vous allez en développer une plutôt qu’une autre, avez-vous des préférences ?
J’aime tous les « jobs » que j’ai dans l’industrie musicale. Selon moi cela me permet de conserver un intérêt pour tout. J’ai été jugé « complet » dans plusieurs articles et je me sens assez d’accord avec cette qualification. Je n’aime pas me spécialiser dans un domaine, je veux tout faire haha… Quelque chose va m’inspirer autre chose, et ainsi cela garde un côté frais et excitant. De plus, je pense qu’il n’est pas sage de mettre tous ses œufs dans le même panier. Si je devais vraiment choisir dans une situation de vie ou de mort par exemple, ce serait probablement la production. Faire de la musique en studio, créer mon propre petit univers sonore est probablement ce que j’aime le plus.
Lorsque vous jouez en live ou en dj, est-ce que vous préférez les petits clubs, ou les grands festivals ? Avez-vous un endroit ou un pays favori en ce moment ?
Il y a une dynamique différente que j’apprécie dans ces différents types. Les petits clubs sont plus directs, plus personnels, les plus grosses raves et les festivals demandent une approche que je qualifie de plus gestuelle : jouer avec les effets, le mixer, etc. Cela peut vraiment être puissant. De nouveau, ce sont les variations qui rendent tout cela d’intéressant pour moi. J’ai tendance à préférer plus petit et plus intime, à cause du sentiment personnel et de la relation que l’on peut construire avec l’audience. En particulier lorsqu’on joue des sets plus longs. En ce qui concerne mes clubs favoris : Doornroosje et de loin ! Je sais, c’est là où je travaille, mais j’y ai tellement de souvenirs incroyables qu’il n’y a pas d’équivalent. En Hollande, c’est au Trouw que j’aime jouer, et sur la scène internationale, le Berghain est un favori personnel. Un univers en soi.
Pourquoi Tripeo ?
J’avais fait un morceau il y a trois ans que j’aimais vraiment jouer, mais que je ne voulais pas sortir sous mon propre nom. Cela semblait juste différent. Au bout d’un an environ , un vieux surnom de l’époque où je jouais dans des groupes de punk m’est revenu à l’esprit. Cela correspondait parfaitement au profil du morceau (Untitled #1 de First Trip). Toute l’idée de la série des Trip uniquement en white label m’est ensuite arrivée très vite après. Je ne m’attendais pas du tout à recevoir un tel écho. Cela a aussi donné le coup d’envoi d’une phase très productive en studio, et j’ai juste suivi le flot pour voir où cela allait me mener.
Quelles sont vos prochaines releases? Est-ce que Darko Esser est en « pause » ?
Darko Esser n’est pas vraiment en « pause ». C’est juste qu’en ce moment, la majorité de la musique qui sort du studio sonne plutôt Tripeo. De nouveau je vais dire que rien n’est planifié, c’est juste comme ça. J’ai aussi fait des morceaux « Darko », et vous pouvez vous attendre à plus d’action lors de ce second semestre 2014.
Quelle est l’idée derrière ce mix ?
C’est un enregistrement live d’une date à Amsterdam, une collection de certains de mes favoris du moment, et de prochaines sorties de moi-même et de mes labels.
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