Blue Hour connaît une actualité chargée avec la sortie prochaine d’un remix d’un morceau signé SNTS chez Edit Select Records, ainsi qu’un nouvel EP chez son label homonyme. Après son remix de Tobias l’année dernière, il revient aussi chez Ostgut Ton avec un morceau exclusif sur la nouvelle compilation Berghain réalisée par Function.
« C’est vraiment quelqu’un que j’ai toujours admiré. Je lui ai envoyé quelques trucs régulièrement et le morceau en question. Je l’ai composé il y a longtemps et j’ai toujours pensé qu’il méritait une sortie. C’est vraiment bien de lui avoir trouvé une maison, de lui donner une nouvelle vie. Cela m’a apporté pas mal d’inspiration en me renvoyant à mon premier maxi. » déclare-t-il lorsqu’il évoque Function et le morceau Parallels qui sortira à l’occasion du Berghain 07.
Alors qu’il étudie à Bristol, Luke Standing commence à organiser des soirées et faire ses premiers pas dans la production. C’est sous le pseudonyme Furesshu que sortent ses premiers disques et qu’il officie en tant que résident des Seasonfive. Ces projets ne sont cependant que des étapes avant la création en 2013 de Blue Hour, où il semble avoir trouvé une certaine identité. « La production n’est pas quelque chose de nouveau. J’ai eu plusieurs projets comme Esoteric ou Furesshu, ils m’ont aidé à découvrir et apprendre, à avoir des images et une représentation de ce que je veux faire. Je ressens Blue Hour comme quelque chose de beaucoup plus représentatif de ce que je suis en tant que personne. » explique-t-il.
Ce n’est pas pour autant qu’il pense en avoir terminé avec son évolution, et il affirme pouvoir passer à autre chose très rapidement si l’envie l’en prend : « C’est un apprentissage permanent et je peux toujours évoluer. Je suis quelqu’un de très impatient et j’aime régulièrement tout changer. » Une affirmation tout à fait crédible si l’on écoute ses productions en tant que Furesshu et les cinq disques d’excellente facture sortis chez Blue Hour. On a effectivement l’impression que ce pourrait être deux différents auteurs à leur source. Avant ce bouleversement, on peut remarquer une année où il fut pratiquement invisible : « Je n’étais pas satisfait de ma situation, des plateformes avec lesquelles je travaillais. J’ai encore une bonne relation avec les personnes avec qui j’ai travaillé mais je suppose que je suis juste difficile. J’ai aussi une formation de graphiste donc j’ai une certaine idée de ce que je veux. Il était important que je m’échappe de tout ce que je faisais avant ; lorsqu’on essaie de développer un projet il faut une certaine cohérence et je n’en avais pas vraiment, j’étais un peu perdu. »
Luke décide alors de créer sa propre plateforme et de s’occuper entièrement seul de la création et la sortie des disques. Il commence à travailler avec le célèbre ingénieur Matt Colton, et décide même de jeter un bon nombre de morceaux. Il précise : « C’était un peu comme un nouveau départ, je n’avais pas l’idée de commencer quelque chose de neuf, juste l’envie de me sortir d’un certain rythme où l’on doit créer des disques et entretenir un certain réseau. Lorsque je me suis senti un peu plus tranquille, j’ai commencé à me diriger vers autre chose. Au niveau de la production j’ai commencé à beaucoup utiliser la 909, mais le reste s’est développé naturellement, rien de radical. »
Il choisit aussi de quitter Bristol et de partir vivre à Berlin, mais s’installe tout d’abord à Hambourg pour une période pendant laquelle il travaille pour un espace artistique.
« J’en avais un peu assez de Bristol qui est une ville plus focalisée sur la dubstep ou la bass music. Après avoir perdu mon job de graphiste, j’ai décidé de partir vivre à Berlin. J’ai eu ensuite cette opportunité par un ami de rejoindre un collectif qui postulait pour une résidence de six mois dans un projet de la ville de Hambourg. Je ne sais pas comment c’est arrivé mais nous avons réussi à l’obtenir, et je suis donc resté là-bas. C’était vraiment un super projet, nous avons organisé des installations, des concerts, des expositions… Pourtant, j’avais toujours en tête de venir vivre à Berlin et à la fin des six mois je suis parti pour l’étape suivante . C’est peut-être un cliché, mais c’est vraiment une ville d’exception. Il est socialement plus accepté de pouvoir être différent et de faire ce qu’on a envie sans que personne y trouve quelque chose à redire. »
Le projet Blue Hour éclôt donc lors d’une période de transition, parallèlement à un nouveau départ étroitement lié à Berlin, et à la recherche d’une identité propre du développement d’un son qu’il affectionne. On voit bien ici la spontanéité de Luke dans sa recherche d’un équilibre à la fois artistique et personnel : « J’aime les mélodies, c’est un peu ringard de dire ça : trouver une certaine âme dans la musique. Je ne produis pas comme si j’allais au boulot le matin. J’ai mon studio chez moi et si je le sens, je le fais. Parfois pendant des mois je ne fais rien, au point que ça m’énerve un peu. Mais parfois j’ai des surprises avec des journées qui sont vraiment positives. C’est assez imprévisible. Je ne suis pas certain de la direction que ça va prendre, et je n’avais pas de concept lorsque j’ai commencé Blue Hour. Même si je dois dire qu’au début j’avais un peu cet état d’esprit étrange où j’ai senti le besoin de protester contre un certain type de techno. Aujourd’hui c’est terminé, mais je pense que mes productions en sont devenues plus vives. »
La compilation Berghain 07 par Function sort le 18 mai 2015.
Part I avec des contributions de Blue Hour, Steve Bicknell, Post Scriptum, et L.B. Dub Corp.
Release party le 16 mai 2015 au Berghain avec Blue Hour, Function, Luke Slater, DVS1, Inland, Cassegrain & Tin Man (live), Len Faki, Steve Bicknell, et Post Scriptum (live)
Retrouvrez Blue Hour sur Facebook & Soundcloud