Originaire d’Australie, Baron Castle vit depuis quelques années à Berlin, où il s’est impliqué avec beaucoup d’énergie dans la scène locale. Tout d’abord avec la création de la soirée White Tiles qui vient de vivre son troisième anniversaire au Chalet, ensuite en rejoignant l’équipe de Boiler Room, et pour finir avec la création du label Myth Music au côté de son ami Lando. Peu avant son départ pour Sydney, après cinq années particulièrement riches dans la capitale allemande, nous avons pu lui poser quelques questions, à un moment charnière de sa carrière.
Que faisais-tu en Australie, est-ce que tu étais déjà impliqué dans la scène à cette époque ?
Avant de quitter l’Australie en 2011, j’étais focalisé sur la fin de mon cursus universitaire et je m’étais éloigné du DJing et de la vie nocturne. Auparavant, j’avais été actif à Melbourne, je jouais chaque semaine et j’aidais à promouvoir des soirées en particulier pour le défunt club Third Class.
Baron Castle dans : Australian DJs in Berlin
Tu bois encore régulièrement dans les transports ?
Haha, je suis connu pour le faire un peu lorsque je sors.
Emménager à Berlin semble avoir été un moment décisif, peux-tu me parler un peu de ton histoire avec Boiler Room ?
En 2012 j’ai pu faire un stage chez le label Greco-Roman. Alex Waldron qui le dirige est un des deux fondateurs de Boiler Room à Berlin, avec Michail Stangl qui dirige le tout à présent. Une partie de mon stage a consisté à les aider. À cette époque cela consistait juste à s’occuper des artistes une fois par mois et à bouger un peu une webcam de temps en temps. Il en est résulté un job avec le label et Boiler Room, et donc plus de responsabilités et d’implication. Alex m’a aussi présenté à Haighton d’Hotflush, où j’ai aussi travaillé quelques années.
As-tu un « souvenir dingue » d’une Boiler Room, ou une favorite parmi celles auxquelles tu as pu participer ?
Je pense que la diffusion la plus fun a été la session de plus de 12 heures dans l’appartement de Derek Plaslaiko. Il a joué toute la session, et chez lui il y a son bébé, pour l’occasion il a aussi invité tous ses amis qui ont des enfants. Nous avons donc eu cette rave de maternelle en arrière plan. Ensuite d’autres enfants dans les immeubles aux alentours sont sortis sur leurs balcons et ont aussi commencé à danser. Nous avons tout enregistré pendant la session et commencé à projeter en live sur le mur derrière Derek. Si en plus on y ajoute les quelques spectacles de marionnettes sous influence, on a sans aucun doute l’une des sessions les plus barrées jamais effectuée.
Ta soirée White Tiles vient de vivre son troisième anniversaire. Quel genre de voyage cela a été jusqu’à maintenant ? Peux-tu me parler de l’évolution de cette soirée ?
C’était sans aucun doute un voyage, avec plus de 20 évènements dans 6 lieux différents ces 3 dernières années. Il y a eu des hauts et des bas, mais le faire avec Marius Krickow et Jonathan Ritzmann, deux des mecs les plus sympas que je connaisse, en a vraiment valu la peine. Marius et moi avons à l’origine commencé à présenter les trucs UK que nous aimions, car le Horst venait tout juste de fermer et il n’y avait pas grand monde en dehors du Berghain qui se focalisait sur la house et techno UK. Les premières soirées ont accueilli des gens comme Leon Vynehall, Dense & Pika, Pangaea, Kowton & Medlar, mais ensuite les gens ont commencé à pousser ce style et nos goûts ont changé. Je suppose que nos bookings sont partis vers ce que nous jouons nous aussi, ou ce que nous trouvons intéressant et source d’inspiration. Nous arrivons à la fin, et lorsque je regarde en arrière les invités que nous avons pu réussir à avoir ces dernières années, je ne peux qu’être fier de ce que nous avons fait. C’est très difficile d’être un promoteur dans cette ville car la plupart de nos artistes préférés ont déjà des accords exclusifs avec les plus gros clubs.
Ton label Myth Music a commencé très fort avec des sorties d’artistes comme Dorisburg et plus récemment Sven Von Thülen. Pourquoi avoir lancé ta propre plateforme ?
Au début Lando et moi-même voulions juste créer un truc pour lui et ses propres morceaux. Ensuite nous avons reçu un peu d’intérêt et des retours positifs, nous avons donc pensé qu’il serait intéressant de peut-être faire quelque chose de plus gros et ouvert à d’autres artistes. Je pense que ce sentiment s’est conforté lorsque Dorisburg nous a donné Dimension Sculpture, ce qui a fait de nous le premier label en dehors de Suède à sortir un de ses disques. Depuis, nous avons l’impression que nous sommes définitivement sur le bon chemin, en train de créer quelque chose de spécial. Je ne pense pas que quelqu’un sorte le même son que nous, et d’ici quelques disques notre vision sera totalement claire.
Est-ce que nous allons bientôt voir des disques signés Baron Castle ?
Je travaille dessus très doucement, mais je devrais avoir quelque chose de prêt dans la première moitié de 2016. Ce fut long !
Pour finir, peux-tu nous dire quelle est l’idée derrière ce mix ?
J’avais envie de rassembler beaucoup de disques que j’aime en ce moment, d’une manière différente du club. J’ai un son que je m’efforce d’atteindre, et je n’y suis pas encore arrivé. J’ai eu beaucoup de problèmes lors de l’enregistrement de ce mix donc pour finir j’ai utilisé une partie de mon récent set au Globus (Tresor club à Berlin).