Vidock est l’un des fers de lance du collectif Abstrack à Nantes, organisateurs des soirées Faktice, Voodoo et des afterworks au Stereolux. Fondus de scéno autant que de musique ils sont également derrière d’autres événements comme les Days nantaises et les Texture rennaises qu’ils mettent en scène. Tout juste signé sur Fragil Musique, Valentin sortira son maxi en septembre sur le label nanto-parisien et nous offre son live enregistré le 11 mars dernier lors de la label night réunissant Nummer, Jäffar, Simo Cell, Vidock live, Raphaël et Bloody L. On en a profité pour lui poser quelques questions.
Salut Valentin, tu sors enfin tes premiers disques, tu peux nous en dire plus ?
Salut Arnaud, je sors effectivement mon premier EP perso sur le label Fragil. « Onironaut » sort en Septembre, ce sera le numéro 20 et il sera composé de deux de mes tracks et d’un remix de Simo Cell. C’est un plaisir de pouvoir sortir sur Fragil, c’est à la fois un label qualitatif et une sorte de famille artistique. C’est plaisant et motivant, Raph est très proche des artistes qu’il signe et apporte une attention particulière à les suivre, à les encourager etc. Artistiquement c’est très stimulant.
Sinon on sort un disque avec Dramatis Personae. Pour ceux qui ne connaissent pas c’est un trio de nantais, des dj que j’affectionne particulièrement. Ils ont un univers à la fois large et précis, une sens de l’esthétisme hyper intéressant et ce sont en plus de ça de bon producteur ! Ils ont sorti l’EP Blasphémie sur Vielspass récemment. Pour notre projet ce sera donc un track original de Dramatis et un remix de ma part. L’ambiance y est vicieuse aux accents 80’s. Le disque sortira en 100 exemplaires avec une sérigraphie. Peut être le premier d’une longue série?
Des dates de prévues ?
Quelques dates en live ce week end, le crew Syndrom m’invite ce vendredi, puis le lendemain je joue à la Sweatlodge de Rennes ! Je rejoue d’ailleurs dans cette ville avec Midweek en Juin. Quelques autres dates pointent le bout de leur nez mais ne sont pas encore confirmées pour le moment.
En Dj set, quelques dates sont prévues sur les évènements Abstrack de cet été.
A vrai dire, je ne cours pas après les dates. Le travail en studio demande beaucoup de temps, j’apprend doucement mais surement. De plus j’ai des projets de production moins électroniques, et pour lesquelles je bosse avec des instrumentistes. C’est un processus long mais très intéressant, vu que je n’ai aucune formation musicale.
Avec quoi joues-tu en live ?
En live ça dépend des fois. J’emmène toujours mes deux Korg Electribe. Ce sont des machines un peu particulières, elles ne sonnent pas de façon précise mais elles sont très ergonomiques pour jouer en live. Comme je joue tout seul et que je contrôle 5 à 6 machines en plus de la table, il me faut du matériel simple et facilement manipulable. La complexité, ensuite, je l’insère en répétant énormément l’écriture des morceaux et les transitions mais aussi en me laissant des espaces d’improvisation.
Ensuite j’emmène souvent Octatrack, Jomox, TT303, reverb, mais je laisse le reste de mes machines dans mon studio. En fait, il y a vraiment une différence entre production et live, même si mes productions découlent de mon live, ce sont deux démarches distinctes qui demandent d’élaborer un set up différent pour chacune d’elles.
Quels sont les artistes qui t’on le plus inspiré, ceux qui t’inspirent le plus en ce moment, et qu’aimes tu faire dans ta vie quotidienne qui t’influence également ?
Ma culture musicale est large. Cela va de la musique latine, africaine, au jazz, reggae, funk en passant pas la disco, la house et la techno. Concernant la musique électronique je suis très influencé par la scène anglaise. Evidemment des labels comme Warp ou Hessle Audio m’ont énormément marqué, des dj comme Objekt ou Call Super m’ont aussi vraiment secoué… Après dans d’autres styles, toute la scène des pays bas, les crew proche de Rush Hour comme Red light radio et les Dj qui gravitent autour m’influencent aussi.
Le point commun entre ces deux scènes c’est l’éclectisme. Des sets avec du reliefs, de la violence mais pas gratuite, de la douceur mais pas culcul.
Plus proche de nous, des Dj et personnalités comme Atemi, Dramatis ou Pharoah m’influencent énormément. Ce sont de réels passionnés et des gens adorables.
Dans ma vie au quotidien je travail depuis septembre à temps plein sur Abstrack et studio AA avec les deux autres membres fondateurs et 2 graphistes. On partage aussi énormément autour de la musique avec les Dj de la team : Akou Bayo, Megdoud, Dj Shaman Boil et Pap.
On a un projet dans les tuyaux dont on reparlera très vite… on est aussi sur la création d’une web radio.
Scénos, musique, afterworks, Faktice, Voodoo, c’est quoi la suite ?
La suite c’est continuer de développer des événements autour de la musique et de la fête. Multiplier les initiatives qui parcourent des esthétiques musicales et visuelles bien distinctes : musique du monde, soul, funk, disco, house, techno. On a envie de casser l’image technoïde d’Abstrack en créant des résidences avec des styles variés et marqués. On a une vraie passion pour la fête et la musique que l’on veut défendre comme une culture à part entière.
On a aussi pour projet depuis un moment déjà de créer un label. Ca avance, mais comme tout ce qu’on fait, on préfère prendre notre temps et ne pas trop en dire…
Photos © Axel Masson